Cœur ouvert sur le monde, sourire sur les lèvres des jeunes rwandais
Par Nadine INGABIRE, chargée de projets pour ADPM au sein du CLADHO
Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’Action Développement Parrainages Mondiaux (ADPM) a un partenariat solide avec le Collectif des Ligues et Associations de Défense des Droits de l’Homme au Rwanda (CLADHO). Depuis lors, ce partenariat a accompli de louables réalisations, brisé les barrières des tabous, essuyé les larmes sur les joues des orphelins, terrassé et allumé le chemin de l’avenir pour les enfants et jeunes vulnérables, en gros, fait renaitre de l’espoir et le sourire des enfants et jeunes bénéficiaires de nos différents projets.
D’avril 1994 à juillet 1994, le Rwanda a vécu la plus sombre et ignoble situation qui puisse exister au monde, un génocide. En 3 mois, plus d’un million de personnes ont été massacrées, tragédie d’une image difficile à visualiser, et qui continue de hanter nos cœurs comme un cauchemar.
Le pays tomba dans la désolation totale quand les maisons furent détruites, sans eau potable, sans rien à manger et, comble du pire, avec des cadavres partout et nombre de blessés (physiquement et émotionnellement). Le jeune gouvernement d’unité nationale, créé au lendemain du génocide des tutsi, devait mener de gros efforts de reconstruction économique et du tissus social, mais les besoins étaient de loin plus importants que les moyens disponibles à bord. Quelques Etats, gouvernements, ONG…ont commencé à nous venir en aide, timidement.
On reconnaît le vrai compagnon dans les pires moments, dit un proverbe rwandais. En 1995, LE COEUR s’est ouvert sur le Rwanda, l’Action Développement Parrainages Mondiaux a effectué sa première visite au Rwanda, ont visité quelques parties du pays, fait l’amer constat des destructions matérielles et humaines, constat duquel résultera le programme de parrainages individuels au Rwanda, aujourd’hui toujours opérationnel.
Dans le pays, les écoles avaient repris, mais un grand nombre de ménages ne disposaient pas de moyens leur permettant de scolariser leurs enfants. Il y avait beaucoup d’orphelins et beaucoup d’enfants rapatriés des pays d’asile, aussi en condition de vulnérabilité propre à leur ancien statut de réfugiés. Pour cette raison, ADPM a repris les anciens parrainages des jeunes qui rentraient des pays limitrophes du Rwanda, tout en initiant les nouveaux parrainages permettant d’appuyer ces milliers d’enfants orphelins et vulnérables.
Les enfants ont repris l’école malgré d’énormes difficultés en cours, et ADPM les a accompagnés d’un appui financier et social, certains parrains et marraines ajoutant un autre moyen de consolation : des lettres aux filleuls, pour prendre des nouvelles et aussi les soutenir émotionnellement.
Vers les années 2000, la situation du pays s’étant nettement améliorée, ADPM a renforcé son intervention dans le pays avec la signature d’une convention de partenariat avec le CLADHO.
A côté des enfants et jeunes qui regagnaient l’école, d’autres n’ont pas pu retourner à l’école, ils devaient venir en aide à leurs cadets ou parents en situations d’extrême pauvreté, parfois très âgés, malades des séquelles du génocide et d’autres maux divers.
De nombreux enfants et jeunes contraints de travailler trop tôt comme Travailleurs domestiques pour faire vivre leurs familles ont été approchés et formés en Alphabétisation fonctionnelle. Ce projet a ensuite évolué vers un nouveau projet : une formation en Arts culinaires à Kigali, dans la capital du pays. En milieu rural, l’initiation via l’Association Benimpuhwe des formations en Agri-élevage, de la vannerie & Tricotage, de la couture et soudure ont été organisées et réalisées.
Des milliers de jeunes filles et garçons, ont bénéficiés du bon Coeur de différents parrains, marraines et organisations comme le CNCD. Leurs soutiens n’ont pas été vains, vu le nombre de jeunes bénéficiaires qui ont construit leurs avenirs à travers l’éducation et les formations respectivement reçues. Ils se prennent en charge, aident leurs familles et participent activement dans le développement de leur pays.
L’appui de nos partenaires a significativement changé la vie de nos bénéficiaires. Le projet actuel “formation en arts culinaires” en cours de finalisation est un de nombreux exemples éloquents.
Depuis sa mise en place en 2014, plus de 650 jeunes ont bénéficié de cette formation. Les résultats de l’enquête réalisée relative à l’impact du projet sur les jeunes qui en sont bénéficiaires fait état du “changement et l’amélioration de la qualité de vie des jeunes Travailleurs domestiques et vulnérables”.
Les indicateurs de succès selon ce rapport portent notamment sur la valorisation de l’emploi avec augmentation de salaire, signature de contrats de travail, ouverture d’autres portes d’embauche, augmentation de la confiance et estime de soi (quelque chose de primordiale pour nos bénéficiaires), etc.
Il en va de même pour les employeurs. Les employeurs confirment qu’ils ont été satisfaits des compétences de leurs employés après la formation au centre, constatent une grande amélioration dans leur façon de travailler et gérer les choses, ce qui les a poussé ou motivé à augmenter leurs salaires. Certains témoignent qu’après la formation leurs travailleurs domestiques savent mieux cuisiner plus de types de plats, y compris des pâtisseries « pas la peine d’acheter du pain ou autres pâtisseries car ils savent en faire, et de différentes sortes. Ils ne font plus du gaspillage des produits alimentaires et bien entendu la propreté règne à la maison et dans toutes leurs préparations ». A part les points mentionnés ci-dessus, soulignons que grâce aux sensibilisations effectuées, le travail domestique n’est plus tabou donc ils ont des droits et des devoirs. De plus, la sensibilisation a permis la mise en place d’une loi qui interdit aux enfants de travailler comme travailleur domestique, qualifié comme la pire forme du travail pour les enfants.
La formation des jeunes dans différents métiers est un élément crucial pour les aider à préparer leur avenir avec assurance, et à ainsi contribuer au développement de leur pays.
MERCI A VOUS
Ensemble on peut continuer à redonner sourire à ses jeunes et un avenir plein d’espoir.
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