Je m'appelle Jean-Marie, né au Burundi en Province du Nord, actuellement réfugié au Rwanda.
À l’instar de milliers de jeunes Burundais, je vis au Rwanda depuis 2015 suite aux événements malheureux qui ont endeuillé le Burundi en cette année.
Suite à cette crise politique due au 3ème mandat de l’ancien président du Burundi, nous avons été obligés de fuir notre pays parce qu’il y avait beaucoup de violences.
La crainte pour notre vie et l’insécurité grandissaient de jour en jour.
Beaucoup d’entre nous, la quasi-totalité, ont laissé leurs parents, frères et sœurs au Burundi et n’ont pas pu poursuivre leurs études pour des motifs de survie.
Le statut de réfugié au Rwanda ne nous permet pas un accès facile aux emplois dévolus aux autres jeunes rwandais, surtout quand dans notre position de jeunes fuyards en 2015 on a dû abandonner l’école.
Malgré toute la bonne volonté du Gouvernement rwandais de nous intégrer dans le système éducatif, dans le cadre de la politique d' « Éducation pour tous » jusqu'à la fin de l’école secondaire, nous sommes obligés d'abandonner l’éducation scolaire en cours ou de ne pas terminer les humanités, pour soit travailler dans des bars, restaurants et autres structures privées pour payer le loyer, nous nourrir, nous vêtir, envoyer quelque chose pour la famille, etc…
C’est donc avec joie que nous avons accueilli l’appel du Collectif CLADHO pour la formation professionnelle à courte durée et que nous y participons comme bénéficiaires qui comptent pour les priorités de cette intervention.
J’ai terminé la formation dans la 3ème promotion, et me réjouis du fait qu’au moment où je fais ce témoignage, j’ai du travail, je gagne de l’argent et vis des connaissances théoriques et pratiques acquises, mais déplore qu’un bon nombre de mes condisciples burundais, congolais ou d’autres réfugiés n’ont pas pu avoir cette chance, ou ont décroché avant la fin de la formation, suite aux différentes situations et préoccupations de la vie courante.
Pour ce qui me concerne, je remercie le CLADHO et l’ADPM pour l’initiative et m’engage à y mobiliser d’autres jeunes réfugiés et jeunes rwandais pour y participer car la formation en boulangerie et pâtisserie est un bon métier qui permet non seulement d’entrer sur le marché du travail rapidement, mais aussi facilite l’insertion professionnelle. Ce métier nous servira aussi quand nous rentrerons dans notre pays. C’est une formation et métier du présent et du futur.
Avant de terminer, permettez-moi de demander au CLADHO, à ADPM, leurs partenaires et d’autres qui peuvent se joindre à cette bonne cause de renforcer le projet en offrant des kits de capital de démarrage et des petits projets générateurs de revenus aux jeunes qui terminent la formation car nous sommes une catégorie qui a des forces pour travailler mais très peu de moyen pour le démarrage.
Merci.
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