Témoignages

Charlène  a pu ouvrir son propre restaurant.

Charlène avec sa formatrice en arts culinaires, Marie.
Charlène avec sa formatrice en arts culinaires, Marie.

Orpheline de père très jeune, Charlène, comme ses frères et sœurs, a arrêté ses études après les primaires, faute de moyens financiers pour étudier en secondaire. A 15 ans, elle arrive à Kigali où elle trouve une place de domestique. Elle est logée et nourrie mais ne gagne que quelques euros par mois.

 

Son rêve, c’est de pouvoir un jour se mettre à son compte, d'être son propre patron. Alors lorsqu’elle apprend qu’elle peut bénéficier d'un soutien financier d'ADPM pour suivre une formation en arts culinaires, Charlène s’inscrit directement.

 

Après 10 mois de formation théorique et pratique auprès de notre partenaire local, le CLADHO, elle fait un stage de deux mois dans un hôtel bien connu à Ugende Center Park. Les responsables apprécient son travail et l’engagent pour un contrat de 9 mois qui lui permet de gagner 10 fois le salaire mensuel qu’elle recevait en tant que domestique. Elle met chaque mois un peu d'argent de côté pour pouvoir réaliser son rêve et en décembre 2016, elle ouvre son propre restaurant.

 

Aujourd’hui, son affaire tourne bien : Charlène livre tous les matins, du thé, du café et des beignets aux enseignants de l’école primaire et secondaire voisine. A midi, ce sont les médecins et infirmiers du centre de santé qui viennent manger au resto bar, puis le « vrai business », comme elle l’appelle, commence et jusque 23h, elle vend des brochettes de viandes, des bières, des fantas…

Son bénéfice net journalier tourne autour des 8.000 Frwa, le double de ce qu’elle gagnait comme domestique… en un mois.

 

La formation en arts culinaires qu'elle a pu suivre grâce au soutien d'ADPM a radicalement changé sa vie : de domestique, elle est devenue patronne de sa propre affaire.

 

Charlène voulait nous rencontrer pour nous remercier... pour nous prouver aussi que nos actions étaient efficaces et porteuses d’un réel changement ! Et aussi pour nous encourager à aller plus loin encore en mettant en place des leviers pour les jeunes qui ont suivi une formation afin de les aider à se lancer : une caisse micro crédit, par exemple, car les intérêts demandés par les banques sont inaccessibles pour les jeunes comme elle.

Notre association étudie la question. Une caisse micro-crédit, d'un montant de 3000 à 5000 euros, permettrait à notre partenaire le Cladho de prêter de petites sommes à rembourser, sur deux ans par exemple, aux jeunes formés ayant un projet professionnel sérieux. Charlène et Alphonse nous démontrent qu'avec une petite mise de fonds et beaucoup de travail et de volonté, la réussite est au bout du chemin.

 

Si vous souhaitez contribuer à la constitution de cette caisse Micro-crédit, contactez-nous ou faites un don sur notre compte BE97 0001 8192 8449

Alphonse, le roi du « chapati ».

Alphonse et ses chapatis
Alphonse et ses chapatis

 Alphonse a travaillé comme domestique dès ses 14 ans… Il a connu plusieurs familles, il y était souvent maltraité, les journées de travail étaient très longues pour un salaire de misère : à peine de quoi s’acheter une chemise ou un pantalon. Le seul avantage, c’est qu’il était logé et nourri… Après 6 ans dans la domesticité, Alphonse a décidé de prendre son avenir en main en suivant une formation en cuisine et service hôtelier auprès de notre partenaire : théorie, pratique, stage... Il a ensuite travaillé dans les cuisines d’un bar/resto pendant près d’un an et épargné mois après mois pour pouvoir se mettre à son compte.

 

Depuis juin 2018, Alphonse a monté sa petite affaire : il loue un local sur une route de passage et propose thé, café et beignets le matin ; bières, softs et chapatis (une délicieuse spécialité rwandaise, abordable pour tous les budgets) le midi et le soir. Son commerce fonctionne bien, il vient même d’engager une ancienne condisciple pour l'aider aux préparations et au service.

Notre ancien élève voit grand. Il rêve d’ouvrir un deuxième et pourquoi pas un troisième point de vente à proximité de lieux fréquentés : gare d’autobus, écoles, banques…

 

Lorsque nous lui rendons visite, Alphonse nous offre un thé et des chapatis, qu’il vient de cuire devant nous, fier de nous montrer son savoir-faire. Bien sûr, on est loin des standards de restauration à l’européenne,  mais pour cet ancien enfant domestique, quelle réussite !

 

« La vie est belle », nous dit-il un grand sourire aux lèvres et « c’est grâce à vous et à votre formation ! Merci ».

 

Le parrainage, un pont entre les personnes mais aussi entre les pays…

Jean-Marie, Lazare, Anne et Cyriaque
Jean-Marie, Lazare, Anne et Cyriaque

Jean-Marie est Burundais. Il s'est opposé au troisième mandat du Président Nkurunziza, mais après sa ré-élection en 2015, Jean-Marie a eu peur des représailles et s'est réfugié au Rwanda.

A Kigali, il a eu la chance de trouver un emploi de veilleur de nuit dans un petit hôtel. Son frère Cyriaque l’a rejoint  en 2018, à la fin de ses études secondaires.

 

Anne est marraine à ADPM depuis le début des années 1970. Elle a eu de nombreux filleuls, dont certains avec qui elle a développé une réelle amitié, comme Lazare aujourd’hui marié, père de 3 enfants et coordinateur des partenaires internationaux et nationaux au Ministère de la Santé.

 

C’est à l'occasion d'un voyage au pays des Milles Collines pour visiter son ancien filleul, qu'elle a rencontré Jean-Marie à l'hôtel où elle séjournait .

Touchée par son histoire, elle lui a présenté Lazare, qui a pris Jean-Marie sous son aile en devenant son référent au quotidien, pour les démarches administratives notamment. Anne, de son côté, a contacté ADPM pour proposer de parrainer Jean Marie et Cyriaque, s’ils reprenaient leurs études.

 

Depuis janvier, Jean-Marie étudie dans une école de tourisme, Cyriaque dans une école de commerce et Anne reste en contact avec eux par mail et via les réseaux sociaux.

 

Leur histoire montre que le parrainage n’est pas seulement un appui financier mais qu'il peut aller bien au-delà en ouvrant les portes à de formidables opportunités et en créant des liens au-delà des frontières.

Il montre aussi l'effet boule de neige qu'il peut engendrer : le filleul qui devient lui même "parrain"  et transmet à son tour le soutien qu'il a reçu.